

La crise climatique et ses impacts sur le Sud
La crise climatique a des répercussions profondes et souvent dévastatrices sur les pays du Sud Global, exacerbant les inégalités et les vulnérabilités préexistantes.
Les pays du Sud Global connaissent une augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les sécheresses, les inondations, les ouragans et les vagues de chaleur. Ces événements perturbent les systèmes agricoles et les écosystèmes, entraînant une pénurie de nourriture et d'eau et augmentent les conflits autour des ressources. Les pénuries et la dégradation des moyens de subsistance provoquent des déplacements de populations. La Banque Mondiale estime que le changement climatique pourrait contraindre, d’ici à 2050, quelque 216 millions de personnes dans le monde à migrer à l’intérieur de leur pays.
Les femmes et les filles et les enfants sont
et seront les plus impacté.e.s
Les femmes dans les pays du Sud sont souvent plus vulnérables aux conséquences du changement climatique en raison de leur rôle prépondérant dans la gestion des ressources naturelles et de leur participation aux tâches domestiques et agricoles. Les femmes et les enfants sont 14 fois plus exposés au risque de mourir d’une catastrophe naturelle que les hommes.
Les enfants subissent les conséquences directes en matière d’intégrité physique et de santé.
Le changement climatique pourrait provoquer 250 000 décès supplémentaires chaque année chez les enfants, d’ici 2100. 99% des décès déjà attribués aux changements climatiques surviennent dans les pays en développement et les enfants représentent 80% de ces décès.
Justice climatique
La crise climatique, due principalement aux émissions des pays les plus riches, présente une injustice flagrante, car les pays du Sud, qui ont le moins contribué au problème, subissent ses conséquences de manière plus aiguë.
La justice climatique affirme que nous avons besoin d'une approche axée sur les droits humains pour faire face au changement climatique afin de remédier aux inégalités qu'il engendre. Les impacts du changement climatique sont répartis de manière inégale, il est important de relayer les voix des communautés touchées de manière disproportionnée et de transférer le pouvoir de décision à ceux et celles qui ont été et seront les plus touché.e.s.
La justice climatique appelle à une transition juste et équitable vers un avenir durable, en tenant compte des dimensions sociales, économiques et environnementales du changement climatique. Elle nous incite à prendre en compte les communautés vulnérables et les générations futures dans nos actions et politiques climatiques, en soulignant que la responsabilité de la lutte contre le changement climatique devrait être partagée par tous, indépendamment de la géographie, de la richesse ou du pouvoir.
Pour en savoir plus :
Justice climatique : définition, enjeux et perspectives/ HelloCarbo
Les solutions
Comprendre l'urgence :
Le changement climatique n'est plus une menace lointaine ; c'est une réalité présente. La hausse des températures, les phénomènes météorologiques extrêmes, l'élévation du niveau de la mer et la perte de biodiversité ne sont que quelques-uns des signes alarmants. La fenêtre pour une action significative se rétrécit. Les options d'adaptation qui sont réalisables et efficaces aujourd'hui deviendront limitées et moins efficaces au fil des ans avec l'augmentation du réchauffement climatique. Les pertes et les dommages augmenteront et d'autres systèmes humains et naturels atteindront leurs limites d'adaptation.
Les solutions : L’adaptation au changement climatique
Pour relever les défis de l’impact du changement climatique sur les communautés, il faut non seulement des efforts d'atténuation pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi un soutien important à l'adaptation et au développement durable dans ces régions qui sont les plus impactées par le changement climatique.
L'adaptation au changement climatique se réfère à l'ensemble des actions, politiques et mesures mises en place pour atténuer les impacts négatifs du changement climatique sur les communautés, les écosystèmes et les infrastructures, tout en renforçant leur résilience face à ces changements.
Adaptation basée sur les communautés
L'adaptation basée sur les communautés et les savoirs traditionnels est une approche essentielle, en particulier dans les régions où les communautés dépendent étroitement de leur environnement naturel pour leur subsistance. Cette approche repose sur la reconnaissance et l'intégration des connaissances, des pratiques locales dans la planification et la mise en œuvre de mesures d'adaptation. Les communautés locales, qui sont souvent les plus touchées par les changements climatiques, détiennent une richesse de savoir-faire traditionnels liés à la gestion des ressources naturelles, à l'agriculture, à la pêche, et à d'autres activités essentielles.
En intégrant ces connaissances et ces pratiques traditionnelles dans les projets et stratégies d'adaptation, on renforce la résilience des communautés et on optimise leur capacité d’adaptation.
En outre, l’adaptation basée sur les communautés favorise la participation active des populations locales dans la prise de décisions, ce qui contribue à des solutions d'adaptation plus efficaces et durables.
Solutions fondées sur la nature
Les "Solutions fondées sur la Nature" consistent à utiliser les écosystèmes et les processus naturels pour apporter des réponses résilientes et durables aux défis posés par le changement climatique. Parmi ces solutions, on peut citer les projets de reboisement pour stabiliser les bassins versants, la restauration des zones humides pour atténuer les risques d'inondation ou la restauration de mangrove pour stabiliser des estuaires. En préservant et en restaurant les écosystèmes, nous améliorons non seulement leur capacité à réguler la température, à stocker le carbone et à gérer l'eau, mais nous protégeons également la biodiversité et améliorons la résilience des communautés. Les solutions fondées sur la nature offrent non seulement une approche rentable de l'adaptation, mais contribuent également à l'objectif plus large de sauvegarde de l'équilibre écologique de notre planète, ce qui en fait un élément essentiel de notre réponse à la crise climatique.
Sensibilisation et information climatique :
La sensibilisation au climat fait référence au processus de sensibilisation et d'éducation communautés et des sociétés au sujet du changement climatique et de ses impacts. Elle vise à informer les gens sur les causes, les conséquences et les solutions potentielles à la crise climatique. La sensibilisation au climat est une composante essentielle des efforts déployés pour lutter contre le changement climatique, car les personnes informées et engagées sont plus susceptibles de soutenir les politiques et les initiatives visant à atténuer les effets du changement climatique et à s'y adapter. Dans le cadre des projets d’adaptation, la sensibilisation au changement climatique et la mise en place de systèmes d’alerte précoce permet par exemple de protéger les communautés face aux événement météorologiques extrêmes.
Le financement climatique
Dans l'accord de Copenhague de 2009, les pays développés se sont engagés à fournir un soutien financier pour répondre aux besoins des pays en développement en matière de lutte contre le changement climatique. Ce faisant, les pays développés parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont promis de mobiliser 100 milliards de dollars par an en financement climatique pour les pays en développement jusque 2020, une promesse réaffirmée par l'article 9 de l'Accord de Paris en 2015.
On estime actuellement que les besoins annuels d'adaptation dans les pays en développement se situent entre 160 et 340 milliards d'USD d'ici à 2030 et entre 315 et 565 milliards d'USD d'ici à 2050.
Ces besoins dépassent de loin les engagements financiers actuels pour l'adaptation, Le Programme des Nations Unies pour l'environnement a indiqué que le déficit de financement de l'adaptation dans les pays en développement était de cinq à dix fois supérieur au déficit de financement de l'adaptation au niveau international. Pour compliquer encore cette situation, de nombreux pays en développement sont confrontés à une crise de la dette qui limite considérablement leur capacité à combler le déficit de financement de l'adaptation.
A cela s’ajoute les pertes et dommages subis par les états à cause des catastrophes naturelles causées par le déréglément climatique. Il est impératif que la communauté internationale reconnaisse la nécessité de soutenir ces états dans leur lutte contre les pertes et dommages en fournissant un financement adéquat additionnel au financement climatique pour l’adaptation et à l’aide public au développement.
L’additionnalité du financement climatique
Dès le sommet de Rio, l’additionnalité du financement climatique et du financement pour le développement avait été mis en exergue par les experts et par la société civile.
Au total, les pays riches ont déclaré 295 milliards d'USD de financement public pour le climat sur les dix années allant de 2011 à 2020. Pourtant, seuls 20 milliards USD sont additionnels à l’aide publique au développement. En d'autres termes, seulement 7 % du financement climatique des pays riches a été fourni en plus de l'engagement de consacrer 0,7 % de leur RNB au développement des pays du Sud.
Selon l’étude de Care, seuls le Luxembourg, la Norvège et la Suède, ont constamment dépassé l'engagement de consacrer 0,7 % de leur RNB à l'APD, tout en ayant une politique ambitieuse de financement climatique international.
Pour en savoir plus sur le financement climatique :
Les vrais chiffres du financement climat. Care 2023
Seeing Double: Decoding the additionality of climate finance, Care 2023
L’heure des comptes : Pour un financement équitable des pertes et dommages dans un contexte d’escalade des impacts climatiques / Oxfam 2022 Télécharger





















